social business
,transformation digitale
,Efap
,Vincent Montet
,réseau social d?entreprise
,RSE
,edh
Les élèves doivent accéder à une liberté digitale
Fraîchement nommé directeur de la stratégie digitale du groupe EDH (écoles Efap, EFJ et Icart), Vincent Montet entend enclencher une importante transformation digitale des campus. Les étudiants accéderont à un réseau social d'entreprise et devraient jouer un rôle déterminant dans cette transition. Interview.
- 3 écoles : l'Efap, l'EFJ et l'Icart
- 5 campus à Paris, Lille, Lyon, Bordeaux et New York
- 2500 étudiants
- 20 000 diplômés dans tous les secteurs d'activité

Son twitter : @vincentmontet
Vous avez pour mission d'enclencher la transformation digitale du groupe EDH. Quels sont les principaux chantiers ?
Vincent Montet : « Il y a d'abord un point important : c'est que je suis directement rattaché à la présidence du groupe. Il ne s'agit pas de nommer un simple « Monsieur digital » mais de déployer une stratégie transverse. Cette transformation va s'articuler autour de trois axes. D'abord, la visibilité en ligne. Sur ce point, je compte m'appuyer sur des trésors qui restent aujourd'hui totalement invisibles. Il existe, par exemple, dans le groupe une webradio quotidienne qui n'est absolument pas connue car les étudiants n'ont pas reçu de formation pour la promouvoir. Autre exemple : chaque année, 70 étudiants de l'Efap assistent au Festival de Cannes. Lors de l'événement, aucun hashtag n'est visible alors que c'est le festival de cinéma le plus médiatisé au monde.Le deuxième chantier concerne la pédagogie. Dans un premier temps, il s'agit de déterminer quels cours font encore défaut. A l'EFJ, nous devons par exemple rajouter des matières comme le data journalisme. Nous allons ensuite entamer un travail avec chaque professeur pour voir de quelle manière chacun peut digitaliser la matière grise de son cours.
Le dernier chantier, c'est la digitalisation des élèves, des professeurs et de l'administration. Cela va notamment passer par le déploiement d'un réseau social d'entreprise (RSE) dont le but est de permettre aux élèves d'accéder à une véritable liberté digitale. Nous voulons que cette digitalisation vienne du bas, par les élèves, grâce à leurs usages. L'idée est de partir du chaos pour ensuite mettre un système en place. Il n'est pas question non plus de mettre de côté les professeurs et l'administration. Eux aussi utiliseront le réseau social d'entreprise et nous allons déployer des outils d'e-learning et de pédagogie enrichie.
Pour résumer, l'accent sera définitivement porté sur la visibilité et la liberté digitale des étudiants. Le reste s'implémentera au fil de l'eau. »
Concrètement comment allez-vous procéder ?
V.M. : « Je vais m'appuyer sur plusieurs équipes. D'abord sur tous les directeurs des établissements répartis à Paris, Bordeaux, Lyon, Lille et New York. Sans leur implication, la transformation est impossible. Ensuite, je vais collaborer étroitement avec les nouvelles équipes de la communication et du développement. Et nous nous appuierons enfin sur des experts thématiques. Nous sommes dans un état d'esprit très startup. Nous devons être agiles et, surtout, nous donner le droit à l'erreur. Oui, il y a des choses qui ne vont pas marcher, mais ces échecs vont créer de la valeur. Ils permettront de mieux comprendre l'enjeu de la transformation. Par exemple, nous ne prévoyons pas de déployer un outil unique mais d'en tester plusieurs et de nous adapter au fur et à mesure en fonction des retours des professeurs et des élèves. Je ne viens pas avec un schéma directeur et des convictions inébranlables. »Selon vous, l'expérience « élève » doit être pensée comme l'expérience client ?
V.M. : « Oui. Jusqu'à présent, l'expérience de l'élève se divisait en deux grandes parties : les cours magistraux en amphithéâtre et le TD à 30 personnes. Dans les deux cas, les étudiants se retrouvaient dans une bulle coupée du monde extérieur. Cette période est révolue. Désormais, c'est la fameuse « grande conversation » : les élèves échangent entre eux mais aussi avec le monde extérieur. On ne peut plus enseigner comme avant avec 30 portables connectés devant nous. Et si les professeurs conservent cette approche, ils se réduisent à un programme TV que les élèves écoutent à moitié en s'adonnant, en même temps, aux pratiques de la social TV. Il faut penser l'expérience de l'élève comme l'expérience client avec trois étapes : un avant, un pendant et un après. Les professeurs doivent réfléchir à ce qu'ils peuvent proposer aux élèves en amont du cours, et ça ne peut pas se résumer à trois liens vers des pages web. Cette génération veut être surprise. Il faut donc la surprendre pour qu'elle puisse apprendre. Pendant le cours, le professeur doit ainsi privilégier l'interaction, les échanges. Il faut aussi réfléchir à l'après. Comment faire en sorte que l'étudiant assimile correctement ce qu'il vient d'apprendre ? Pour résumer, le professeur doit devenir un guide et un animateur de communauté. »Cette transformation digitale va-t-elle se refléter physiquement sur les campus ?
V.M. : « Oui. Dans le cadre de notre nouveau MBA « digital, marketing et business », que nous lançons en partenariat avec le Hub Institute, nous allons créer une sorte de salle témoin. Ce sera un espace enrichi de nouvelles technologies, avec un écran interactif et surtout tout un équipement pour que les étudiants puissent se connecter librement à Internet et brancher facilement leur ordinateur. Nous réfléchissons également à l'installation d'un mur social qui permettrait de rapatrier tous les hashtags des étudiants pour montrer en temps réel la vie digitale du groupe sur l'ensemble des campus. Le premier projet concret qui va changer la donne c'est le déploiement du réseau social d'entreprise qui sera notamment disponible sur le smartphone des élèves. »Le mobile.
Votre réseau social fétiche ?
Facebook.
Votre donnée la plus précieuse ?
La visibilité du hashtag.